De la simulation au management technique

Les premiers pas après la filière Imagerie

Diplômé de l’Ensimag filière imagerie réalité virtuelle et augmentée en 2003, j’ai eu l’opportunité d’intégrer le groupe Thales et plus précisément l’entité Thales Training & Simulation. TTS est présent sur le site de Osny (95), site d’environ 500 personnes. Elle produit particulièrement des simulateurs d’hélicoptères, d’avions militaires, de véhicules terrestres (civils et militaires) et des simulateurs pour les domaines d’énergie (centrales), pour la France et l’export. J’ai intégré TTS en tant que développeur logiciel temps réel dans le service Composants Environnement et Instruction (CEI), responsable du développement d’un moteur 3D Thales View (générateur d’images utilisé dans tous les simulateurs), d’une cartographie 2D et du serveur d’Intelligence Artificielle (IA). 

Ce poste a su répondre à mes attentes, en ayant la possibilité de mettre en application toutes mes connaissances acquises durant mon cursus à l’Ensimag et plus précisément lors de la dernière année, spécialisée dans l’imagerie et la réalité virtuelle. La diversité des logiciels, technologies, architectures m’a permis d’acquérir des compétences pluridisciplinairessur des sujets aussi pointus que passionnants que sont la 3D et l’intelligence artificielle dans le contexte de la simulation. Ayant acquis des compétences significatives dans ces domaines, la responsabilité d’un composant logiciel majeur m’a été confié avec un rôle de manager transverse. Cette expérience fut l’opportunité de manager, de faire collaborer des personnes de plusieurs services logiciels avec la problématique des effetsde silo entre les services.Mon leadership, mes compétences de facilitateur m’ont permis de relever ce challenge. 

L’évolution

L’entreprise TTS au cours des dernières années a vécu un profond changement dans la méthodologie de travail en tournant la page du fameux cycle en V et en adoptant la méthodologieAgile. Ce profond changement a remis des fonctionnements, des comportements, des structures en question. Les équipes de développement ont été responsabilisées aussi bien au niveau des choix techniques, des stratégies de développement, du respect de la tenue d’un budget et des jalons de livraisons. Le rôle des managers a également été profondément bouleversé. 

Dans un tel contexte, les managers sont devenus des facilitateurs, des coachs tant au niveau technique que humain. Ils doivent donner les moyens aux équipes de réussir. J’ai su saisir l’opportunité d’occuper le rôle de Scrum Master d’une équipe Agile de dix personnes intervenant sur la 3D, la 2D et l’IA au sein de mon service. Ce rôle m’a permis de me mettre en visibilité au sein de l’entité. L’équipe Agile composée de développeurs et d’architectes a su relever le challenge du changement. L’équipe a eu l’honneur de recevoir le futur numéro un du Groupe Patrice Caine : ils étaient venus analyser notre transformation, curieux de voir comment le changement s’était opéré au sein d’une entreprise très structurée et hiérarchisée. 

Après ces expériences réussies en management transverse et non hiérarchique, je souhaitais évoluer vers un poste offrant d’avantage de challenge tant au niveau humain que technique. Je suis allé provoquer ce changement en allant chercher cette opportunité dans le principal service logiciel de TTS plus orienté projets que composants. Un poste de responsable de secteur dans le service ingénierie logicielle de TTS m’a été confié, poste encore occupé à ce jour. Mes principales tâches : le coaching technique, le suivi de la montée en compétences de mes équipes, le recrutement, les évaluations, la définition des orientations techniques, l’animation et la coordination des équipes, le tout dans un contexte Agile. On s’oriente aujourd’hui vers le management 3.0.

Ce que j’en retiens

De cette expérience au sein d’un grand groupe, j’en retiens que les compétences techniques ne suffisent pas pour évoluer, il faut être bon communicant, renvoyer une bonne image, savoir saisir une opportunité lorsque celle-ci se présente à vous, ou aller la chercher. L’école vous donne des bases : on apprend à aller chercher les informations, à argumenter, à construire, à élaborer des solutions, faire des choix. D’une formation ingénieur technique, toutes les voies sont envisageables par la suite : marketing, commerce, management.

Etre acteur de son développement professionnel est une nécessité. Les choix que vous aurez effectué au sein de l’école ne conditionnent en rien votre vie professionnelle future, cela vous donne une piste, à vous de la suivre ou de vous en écarter pour trouver votre voie et votre bonheur. Une des clés de la réussite est la motivation ! Si vous pensez que votre rémunération est juste par rapport à ce que vous apportez, alors seule la motivation sera votre fil conducteur. Dans ce nouveau contexte qu’est l’Agile, il faut être soit même agile, accepter le changement, trouver sa place et accompagner ses équipes dans ce changement dont certains peuvent se sentir exclu de par leurs idées, comportements ou formations initiales.

Les grandes entreprises telles que Google, Amazon ont déjà franchi cette étape. Les personnes formées au management dans leurs écoles voient leur formation remise en cause, il faut désapprendre ce que l’on apprit dans certains cas. Les nouvelles méthodes de management ne sont pas encore enseignées au sein des écoles (management 3.0). 

Je finirai par une citation de mon directeur de l’époque à l’Ensimag qui s’applique également au monde de l’Entreprise : « vous trouverez ce que vous y apporterez »